Milieux naturels de la vallée de la Charente et de ses affluents

 

Les prairies naturelles alluviales et les prairies tourbeuses

 
Les prairies naturelles alluviales présentent une végétation spontanée qui se développe sur les sols alluviaux déposés au fil des siècles par les crues de la Charente. Elle est adaptée au régime des crues

 

  

Les prairies de bas-marais neutro-alcalins diffèrent des prairies alluviales de part la nature du sol. Il est ici organique, et résulte de l’accumulation de matière organique au fil des siècles : la durée des inondations bloque les processus de dégradation des matières végétales, et celle-ci s’accumule. Elle forme un sol noir et spongieux : la tourbe. La végétation spontanée qui s’y développe et supporte ces contraintes d’inondation et de sol, n’est pas la même que celle des prairies alluviales.

Ces milieux abritent des papillons tels que le Cuivre des marais, le Damier de la Succise.

 

L'eau

 On distingue :

  • les eaux courantes des rivières à cours rapides, comme l'Echelle, la Boëme, ... et d’une manière générale tous les petits affluents de la Charente

Le Ri de Gensac (photo : Justine Coulombier)

  • les eaux dormantes à faiblement courantes du fleuve Charente et des fossés intra-parcellaires

La Charente (photo : Justine Coulombier)

Ces milieux assurent le bon fonctionnement de la zone humide et constituent des zones importantes de reproduction, de déplacement et d’alimentation de nombreuses espèces d’amphibiens, de poissons, d’insectes, d’oiseaux ou encore de mammifères comme la Loutre et le Vison d’Europe.

 

 

Les formations végétales à hautes herbes

 Si le couvert végétal des prairies est assez bas (pâturé, fauché...), d’autres formations végétales herbacées sont caractérisées au contraire par une végétation à "hautes herbes", dans lesquelles il est parfois difficile de pénétrer :

  • celle des zones tourbeuses très longuement inondées du marais de Gensac-la-Pallue, est une cladiaie tourbeuse. Elle peut atteindre 2m de haut. Elle est dominée par le Cladium mariscus, une herbacée aux feuilles glauques et coupantes, localement appelée « rouche » ;



Cladiaie (marais de Gensac-la-Pallue) (photo : Justine Coulombier)

  • dans les prairies abandonnées ou certains boisements, se développent les mégaphorbiaies. Ces prairies à hautes herbes sont très fleuries (Grand pigamon, salicaire, Reine des prés...). Elles présentent un intérêt capital pour nombre d’insectes. De par la présence de nombreuses plantes particulièrement mellifères, les mégaphorbiaies constituent un milieu privilégié pour l’alimentation et la reproduction des insectes et notamment du Cuivré des marais.

Mégaphorbiaie (Justine Coulombier)

 

Les boisements

Il faut distinguer:

- les boisements alluviaux de la vallée de la Charente et de ses affluents sont qualifiés d’humides car ils sont souvent inondés en hiver, ce qui explique la dominance d’essences d’arbres telles que les frênes, les aulnes, les ormes et les saules.

Les boisements, ont à travers les siècles, constitués une source importante d’approvisionnement en bois pour, par exemple, la construction, la vannerie et le bois de chauffage.

D’un point de vu écosystémique, ces habitats remplissent de nombreuses fonctions et assurent une complémentarité avec les prairies alluviales. En effet, les boisements humides permettent le stockage et l’épuration de l’eau, constituent de véritables corridors et zones de refuge pour nombre d’espèces rares et menacées comme la Rosalie des Alpes, la Loutre d’Europe, le Vison d’Europe, divers oiseaux et divers Chiroptères dont le Murin de Bechstein ou la Barbastelle.

- les boisements spontanés de pente, typiques des milieux froids se situent sur la commune de Bourg-Charente au Bois des Fosses;

- les boisements de chênes verts, sur les versants des falaises calcaires qui bordent la vallée de la Charente

- les boisements de production, milieux artificiels dont l’objectif est essentiellement la production de peupliers.

Boisement alluvial à gauche - Peupleraie à droite (J. Coulombier)

 

Les haies

Les haies boisées de bordures de fossés sont également considérées comme des boisements humides, car elles sont souvent composées de frênes têtards et de saules en particulier dans les secteurs bocagers.

 

Les pelouses calcaires

Les pelouses rases sur sol calcaire sont des milieux très localisés et ponctuels.  Le plus bel ensemble de pelouses sèches du site est celui des Chaumes de Soubérac. Ces pelouses ont un intérêt floristique remarquable.En effet, elles sont riches en espèces végétales d’origine méridionales.

Abandonnées, les pelouses sont colonisées par une graminée couvrante, le brachypode, localement appelé « palenne ».

Pelouses sèches (à droite: Chadurie, à gauche: Gensac-la-Pallue - C. Marteau)

 

Les milieux anthropisés

Enfin, villes, villages, routes, voies ferrées, cultures... constituent autant d’éléments du paysage anthropisé.

Parcelles cultivées sur la Boëme (Justine Coulombier)