Des usages

La préservation de ce patrimoine naturel remarquable est souvent liée au maintien d'activités humaines respectueuses : gestion forestière durable, maintien des prairies, entretien des abords de rivière...

La majorité des activités et usages du site Natura 2000 s'appuie sur le contexte alluvial de la vallée: l'agriculture, la pêche, la chasse, les loisirs fluviaux, l'alimentation en eau potable... L'eau a également façonné les paysages. L'urbanisation et les infrastructures se sont développées hors zone inondable.

Ainsi, les Hommes et les activités qu'ils pratiquent façonnent le paysage et peuvent être à l'origine d'une richesse biologique exceptionnelle.

 

L'agriculture

 

Les paysages sont fortement marqués par l'agriculture, passée ou présente, à travers le quadrillage parcellaire et le maillage de haies dans les secteurs bocagers.

Historiquement, l'ensemble du site était occupé par l'élevage. Les cultures étaient très ponctuelles dans la vallée inondable. La mise en culture a 3 origines:

  • la situation économique défavorable de l’élevage ;
  • le contexte agricole national et européen (PAC, loi d’orientation agricole...)
  • l’accroissement de la taille des exploitations par les remembrements.

Aujourd'hui, les pratiques agricoles sur le site Natura 2000 sont:

  • la viticulture, au coeur de la Région Délimitée du Cognac
  • les cultures  intensives  de  maïs et de céréales. 
  • l'élevage, en diminution avec l'intensification de l'agriculture

Le maintien d’une activité agricole d’élevage constitue un enjeu majeur pour la gestion et l’entretien de ce territoire.

 

Sylviculture

 

 

 

Sur le site Natura 2000, les boisements occupent 1690 ha : 50% sont des frênaies, 30% sont des plantations de peupliers, 12% sont composés de chênes. Les parcelles sont de faible superficie (moyenne: 0,67ha) et très morcelées.

 

Il y a 40 ans, les prairies étaient vouées à l’élevage. Celui-ci a progressivement laissé place à un boisement naturel et à des plantations en peupleraies. Pour rentabiliser ces prairies, les agriculteurs à défaut d’autre chose, ont effectué des plantations de peupliers, principalement de part et d'autre de Jarnac. 

La principale sylviculture est la populiculture (528ha): elle constitue dans la majorité des cas un revenu complémentaire.

Dans les vallées de la Touvre et de l’Echelle la pression de plantation est faible.
Dans la vallée de la Boëme, il y a très peu d’intervention du CRPF. Dans celle de la Soloire, les interventions ont été ponctuelles suite à 1999.

Les boisements naturels sont exploités ponctuellement pour du bois de chauffage.

 

La gestion hydraulique

 

Au  niveau  hydraulique,  deux  problématiques  importantes  apparaissent :  la  prévention des inondations (un programme d’actions a été élaboré dans ce sens), et la gestion des étiages (le  bassin  de  la  Charente  est  extrêmement  déficitaire). Plusieurs structures agissent sur ces aspects. Concernant l’entretien des cours d’eau, tous les cas de figure sont présents, de l’intervention systématique à l’intervention réfléchie dans le respect des milieux naturels. 

 

Activités industrielles

 

Quelques grosses industries se trouvent au sein du site Natura 2000, parfois située sur le lit même des cours d’eau. On trouve ainsi :

  • des industries papetières, notamment à Saint-Michel, Magnac-sur-Touvre ou encore à Ruelle-sur-Touvre,
  • des industries liées au cognac : fabrication de verre, de bouchons, d’embouteillage ou encore de cartonnerie, à Cognac, Gensac-la-Pallue ou encore Angeac.
  • d’autres types d’entreprises : transformation de caoutchouc, menuiserie ou encore exploitation de carrières...


La chasse

 

Les communes du site rassemblent environ 2700 chasseurs, en érosion progressive. Cette évolution s’inscrit dans la tendance nationale d’une diminution du nombre de chasseurs. 


La pêche

 

La pêche est également un loisir en déclin. Cela s’explique par la diversification des loisirs et une réglementation parfois un peu compliquée. On distingue :

  • les pêcheurs de carnassiers qui pêchent essentiellement au lancé ou à la mouche, le brochet, le Sandre, la Perche, la Truite, l’Anguille et le Silure.
  • les  pêcheurs au coup ou au bouchon qui pêchent le Gardon, l’Ablette, la Brême, la Tanche, la Carpe. La pratique « No Kill » qui consiste à relâcher vivants les poisons pêchés se développe.
  • les pêcheurs aux engins (nasse notamment), sur la Charente, sur environ 40 lots de pêche en location.

L’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA) est chargé de la police de la pêche, d’appui technique à la police administrative (création de plan  d’eau,  irrigation,…), d’études pour une meilleure connaissance des milieux, du recensement des frayères et du suivi des migrateurs, de pêches électriques d’inventaire, de pêches RHP, et enfin de pêches DCE.

Le Réseau Hydrobiologique et Piscicole (RHP) compte 3 stations en Charente. Les objectifs sont :

  • établir l'état des peuplements piscicoles à une large échelle spatiale et identifier les facteurs de perturbation, 
  • suivre l'évolution des peuplements et dégager les tendances à long terme
  • mesurer les conséquences d'événements naturels (crues, sécheresses) 
  • créer un réseau de veille écologique pour suivre les espèces patrimoniales.

La Charente est un fleuve emprunté par les poissons migrateurs : aloses, lamproies marines, salmonidés. 136  ouvrages jalonnent le fleuve, parmi lesquels 57 sont peu franchissables. Le premier est le barrage de Crouin, en aval de Cognac. Les grandes actions de reconquête de l’axe migrateur Charente passent par la gestion quantitative de l’eau, la restauration de la qualité d’eau et la restauration des conditions de circulation piscicole.

La faune piscicole est un indicateur de la bonne santé du réseau hydraulique et un maillon important de l’écosystème aquatique. En effet, elle est notamment une ressource alimentaire pour de nombreuses espèces comme la Loutre.


Le tourisme fluvial

 

Le tourisme fluvial en val de Charente constitue un attrait du territoire et représente 14% du chiffre d'affaire des activités de loisirs de la région. Les clients recherchent la tranquilité et le côté "sauvage" du site. 14 entreprises se sont développées pour permettre ce tourisme (embarcadère, location de bateaux...).

 

 

La randonnée

 

L’attrait paysager (îles de la Charente, vallons, haies,  diversité des paysages), le patrimoine bâti (châteaux, lavoirs, etc.) ou encore les vestiges préhistoriques, attirent les promeneurs. De nombreux sentiers de randonnées (VTT, cheval, à pied) ont été aménagés afin de mettre en valeur ce patrimoine, aussi bien naturel que bâti, et d'autres sont en projet (voie douce en bord de Charente). 

 

 

Autres activités

 

Plusieurs lieux de baignade existent sur le site. Des aménagements ont été réalisés : piscine, baignade surveillée comme à Châteauneuf-sur-Charente ou St-Yrieix-sur-Charente (plan d’eau de la Grande Prairie).
 
Les sports mécaniques tels que la moto, le 4x4 ou le quad peuvent se pratiquer sur l’ensemble du site mais ponctuellement. Ces activités sont régulièrement source de conflits, du fait de la dégradation de certains chemins utilisés pour la pratique de ces sports, et le dérangement des promeneurs.